Pour ceux qui n’auraient pas suivi, le 31 mars dernier la pêche à la baleine qui était pratiquée au Japon sous couvert de recherche scientifique et dont la viande des animaux « étudié » était ensuite vendue pour la consommation a été interdite par la cour internationale de justice (CIJ).
Bien sur au Japon même il y a des partisans du pour et du contre, mais je pense que la plus grande part des japonais reste encore attachée à la consommation de la viande de baleine, non pas d’ailleurs qu’ils en consomment de grande quantité, ils en consomment même plutôt rarement, mais ils sont attachés à la pèche à la baleine et à sa consommation en tant qu’élément de leur culture alimentaire.
L’interdiction récente de la consommation de viande suscite beaucoup d’incompréhensions et même le sentiment que l’occident fait acte de condescendance voir de racisme à l’égard d’une culture qui n’a pas les mêmes pratiques alimentaires que la leur.
Pour les japonais les baleines ou les dauphins sont considérés comme comestible au même titre que les autres animaux marins.
Le japon est un pays tourné vers la mer, la consommation des produits de la mer on pendant longtemps été la principale voir unique source de protéine pour les japonais, la consommation courante de viande de bœuf c’est surtout développée au XXème siècle et surtout après-guerre. On peut aisément imaginer ce que devait représenter dans un pays qui doit tout à la mer, son bonheur comme ses tragédies (cf le tsunami de 2011), la prise d’une baleine. C’était assurément la garantie de plusieurs semaines voir plusieurs mois de prospérités pour ces petites communautés villageoises qui dépendaient quasi-exclusivement du succès ou non de la pêche.
Aujourd’hui nombreux sont les parents japonais qui souhaitent voir leurs enfants gouter au moins une fois à de la viande de baleine afin de perpétuer une pratique alimentaire qui fait partie des traditions de leur pays.
A l’argument sur le risque de disparition de la baleine les japonais rétorquent que leur pêche est raisonnée et qu’ils ne prélèvent qu’un nombre d’individus restreints de manière à réguler une population de baleine qui lorsqu’elle serait trop nombreuse nuirait à l’écosystème marin en consommant trop de poissons.
Pour ma part je ne nie pas que la baleine soit menacée de disparition bien que je doute de la capacité des deux parties (pour et contre) à présenter un chiffre rigoureux sur le stock de baleine disponible, sachant que l’on parle ici de population évoluant sur des superficies immenses. Je remarque aussi que dans ce bras de fer on mobilise les opinions publiques, au Japon comme en Australie en les focalisant sur la stricte question du pour ou du contre la chasse à la baleine, questions à laquelle en définitif l’une et l’autre partie réponds par l’émotionnel, tandis que les véritables enjeux entre les deux pays semblent se jouer autour des ressources halieutiques et de l’exploitation des sous-sols marins (gaz, pétrole, minerais). (cf cet article de courrier international).
images source : Gallica